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Dans une annonce immobilière, n’importe qui serait frustré de ne pas retrouver le prix de vente du bien. Eh bien, plus de la moitié des offres d’emploi, encore aujourd’hui, n’indiquent pas le salaire proposé par l’entreprise au candidat. Cela peut paraître être un détail, mais quand on sait que 45 % des candidats sont moins susceptibles de postuler si le salaire n’est pas fourni, cela pose question (HelloWork, 2022). Cet article interroge nos pratiques pour les faire évoluer vers plus de transparence salariale.
Pas d’obligation légale, pour combien de temps ?
Actuellement, le code du travail n’impose pas la mention du salaire dans l’offre d’emploi. Par contre, si vous décidez de l’indiquer, l’article L5331-3 du code du travail encadre cette pratique : “Il est interdit de faire publier […] ou de diffuser […] des offres d’emploi […] comportant des allégations fausses ou susceptibles d’induire en erreur et portant en particulier sur […] la rémunération et les avantages annexes proposés.”
Il y a peu, le conseil de l’Union européenne est venu bouleverser ce cadre légal. En 2023, il a adopté de nouvelles règles sur la transparence des rémunérations. Ces règles seront transposées dans le droit français d’ici 2026. Les employeurs seront alors tenus d’informer les candidats du salaire de départ ou de la fourchette de rémunération initiale, que ce soit dans l’offre d’emploi ou avant l’entretien.
Des candidats demandeurs de transparence salariale
87 % des candidats jugent importante ou très importante la présence du salaire dans l’offre d’emploi (HelloWork, 2022). De plus, selon une étude de Robert Half d’avril 2023, le salaire est le premier critère qui ferait choisir une entreprise plutôt qu’une autre à un candidat.
Les candidats ont des attentes bien précises quant à la forme que doit prendre la mention du salaire dans l’offre d’emploi. Ils sont 49 % à souhaiter que le niveau de tranche de salaire soit inférieur ou égal à 5 000 euros (HelloWork, 2022). Ils voudraient donc que le salaire soit indiqué ainsi : de 30 000 à 35 000 euros.
Les avantages de la transparence salariale pour l’employeur
Gain de temps, le salaire comme filtre des candidatures
Vous avez sélectionné le CV d’un candidat, il vous plaît beaucoup. Arrive le moment de l’entretien. Vous lui posez la fameuse question pour connaître ses prétentions salariales. Et là, c’est le drame ! Ses prétentions sont beaucoup trop élevées par rapport à ce que vous pouvez proposer.
Qu’est-ce qu’il se serait passé si vous aviez indiqué le salaire dans l’offre d’emploi ? Ce candidat n’aurait peut-être pas postulé, mais vous auriez reçu des candidatures alignées avec la rémunération que vous êtes en mesure d’offrir. Vous auriez donc gagné en temps et en réputation, en mettant en avant une culture d’entreprise transparente.
Augmentation de la visibilité des offres d’emploi
Comment recruter dans un contexte de pénurie de talents ? Comment faire la différence quand il y a 5 offres d’emploi sur le même poste dans la même ville proposées simultanément au candidat ? Selon une étude Monster et Yougov d’août 2022, les offres d’emploi mentionnant le salaire affichent des taux de conversion 12 fois supérieurs aux offres d’emploi qui ne le mentionnent pas. De plus, la moyenne des candidatures reçues sur les offres d’emploi avec salaire est plus de deux fois et demi supérieure à la moyenne des candidatures sur les offres d’emploi sans salaire (+154 %).
Les freins à la transparence salariale
Manque de connaissances sur les salaires du marché
Il arrive qu’une entreprise n’indique pas le salaire dans l’offre d’emploi tout simplement parce qu’elle ne sait pas quel salaire indiquer. Elle peut manquer de temps pour consulter les études de rémunération. Cependant, il existe aujourd’hui des solutions comme Figures, qui permettent aux entreprises d’accéder à l’ensemble des salaires du marché français en 1 clic.
Manque de budget recrutement
Un autre frein au fait de mentionner le salaire dans l’offre d’emploi est le manque de budget alloué au recrutement. Ainsi, le recruteur se trouve coincé, car il sait que le salaire proposé est en dessous du salaire proposé par les concurrents ou qu’il ne correspond pas aux attentes des candidats. Il préfère donc ne pas l’indiquer par peur de ne pas réussir à recruter. Une solution pour parvenir à recruter en mentionnant un salaire plutôt bas est de réduire votre exigence quant au profil requis pour le poste.
Peur des conflits avec les collaborateurs déjà en poste
Indiquer le salaire dans les offres d’emploi, c’est prendre le risque de mettre à la vue de tous, y compris de vos collaborateurs, une information sensible. Alors, avant de le faire, mettez à plat votre politique de rémunération et créez une grille de salaires transparente et équitable. Cela vous évitera bien des conflits, notamment si vos collaborateurs réalisent que vous proposez une meilleure rémunération aux candidats que leur salaire actuel.
En conclusion, indiquer le salaire dans l’offre d’emploi sera bientôt une pratique rendue obligatoire par la loi. Les entreprises devront alors mettre en place de nouveaux moyens pour trouver la bonne rémunération par rapport au marché et par rapport aux collaborateurs déjà en poste. Ce qui est sûr, c’est que plus tôt les entreprises prendront le virage, plus vite elles feront la différence et se distingueront aux yeux des candidats.